Pathologie de la communication cellulaire

COURS DE BIOCHIMIE 

Outre le cas des cancers s’accompagnant d’une expression pathologique d’oncogènes, que nous avons évoqué plus haut, un grand nombre de maladies sont causées par des altérations des mécanismes de communication cellulaire, ou encore par le détournement de leurs propriétés par des agents pathogènes. C’est ainsi que des anomalies de la conformation des récepteurs sont à l’origine de diabètes génétiques précoces ou de la myasthénie (trouble de la communication nerf-muscle). Des maladies neurologiques (maladies de Parkinson ou d’Alzheimer) s’expliquent par la dégénérescence des neurones responsables de l’émission d’un signal (respectivement la dopamine et l’acétylcholine). Certaines maladies auto-immunes sont causées par la production d’anticorps dirigés contre des récepteurs cellulaires, qu’ils soustraient ainsi à l’action régulatrice de leurs signaux habituels (maladie de Basedow, due à l’activation de récepteurs thyroïdiens par des auto-anticorps, ou diabète métabolique, qui résulte d’un dérèglement, sous l’effet d’autres auto-anticorps, du système de signalisation normale de la cellule pancréatique productrice d’insuline).

Des produits de sécrétion bactérienne peuvent agir directement sur les mécanismes de transduction. La toxine cholérique, par exemple, stimule la production d’un second messager, l’AMP cyclique, même en l’absence de toute interaction signal-récepteur. ہ l’inverse, la toxine pertussique, sécrétée par le microbe de la coqueluche, découple certains récepteurs de leur second messager, les empêchant de provoquer une réponse cellulaire. Les parasites et les virus sont capables d’utiliser à leur profit les mécanismes de la communication cellulaire. Les parasites se fixent souvent sur leur cellule hôte par l’intermédiaire de récepteurs modifiés, les adhésiotopes, dont la fonction normale est d’établir des contacts entre cellules. Ils peuvent aussi sécréter des molécules que la cellule confond avec des signaux habituels. Les parasites peuvent ainsi mettre en jeu, pour mieux se dissimuler dans l’organisme, des «leurres» de la signalisation cellulaire normale. Des virus (par exemple ceux du type HIV responsables du S.I.D.A.) colonisent les cellules immunitaires en se fixant sur leurs récepteurs.

Un grand nombre de médicaments agissent en se substituant à des défaillances de la communication cellulaire, en activant ou en inhibant directement des récepteurs, ou encore en modifiant le niveau d’amplification de leurs mécanismes de couplage.

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