SUICIDE Psychiatrie

 SUICIDE
Définition: le suicide est un acte de se tuer d’une manière consciente en prenant la mort comme fin ou comme moyen fréquemment associé à la dépression ( anxiété et trouble anxieux , syndrome dépressif ).Tentative de suicide: passage à l’acte suicidaire non fatal. Suicidé: sujet dont le geste a été mortel. Suicidant: sujet qui a survécu à une tentative de suicide. Suicidaire: sujet qui signale un risque de recours au suicide.
Épidémiologie : absence de facteurs héréditaires aucun déterminant génétique démontré .le suicide est trois  fois plus fréquent chez l’homme , tentative de suicide est deux  fois plus fréquente chez la femme
age de prédilection du suicide: adolescence (15-24 ans) et personne âgée ( > 60 ans) tentative de suicide: taux maximum entre 15 et 30 ans l’overdose de médicaments est le moyen le plus fréquent des tentatives de suicide. l’arme à feu et la pendaison sont les moyens les plus fréquents des suicides réussis. L’homme utilise généralement des moyens de suicide violents. Dans les services hospitaliers, le risque suicidaire le plus fréquent est le saut par la fenêtre.Plus de 90% des suicidés ont une pathologie psychiatrique :
Les étiologies
Trouble de l’humeur (dépression)Alcoolisme et toxicomanie
Schizophrénie et autres troubles psychotiques
Taux des suicidés 50% 25% 10% autres cause  trouble grave de la personnalité, pathologie mentale organique
Facteurs de risque: Psychiatriques : Trouble de l’humeur (bipolaire, dépression récurrente), alcoolisme, toxicomanie, troubles psychotiques, troubles de la personnalité Antécédents familiaux de suicide ou de pathologie psychiatrique Antécédents personnels de tentative de suicide Maladies organiques chroniques graves et douloureuses, maladies organiques en phase terminale (cancer, SIDA) Épidémiologiques : adolescence et troisième âge , célibataire Psychologiques : événements de vie traumatiques récents (perte de travail, deuil…) , absence de support social et affectif , dates anniversaires ou symboliques .
Signes cliniques : 
Désespoir important, aucune projection dans l’avenir 
Conduites suicidaires organisées – Lettre de suicide – Abandons de domicile, de biens, de travail 
Dépression : rechercher les symptômes suivants  Perte d’intérêt d’énergie d’appétitManque de concentration Ralentissement psychomoteur Tristesse de l’humeur Perte du sommeil Culpabilité Idéation suicidaire 
Trouble psychotique: rechercher des hallucinations auditives ou des idées délirantes ordonnant au patient de se tuer
Diagnostic différentiel: Pathologies psychiatriques associées Pathologies organiques associées dépressogènes (dysthyroïdies, Cushing, Addison..) Médications dépressogènes (corticoïdes, anti-hypertenseurs…) Sevrage de médications (cocaïne, amphétamines, benzodiazépines…)
Examens complémentaires : 
1 -Biologie : chez des patients ayant effectué un acte suicidaire (suspicion d’une baisse de l’activité sérotoninergique cérébrale)Baisse du taux de 5-HIAA dans le LCR Augmentation du taux de MHPG dans le LCR Absence de réponse au test de suppression à la dexaméthasone Baisse de la MAO plaquettaire Baisse de la sérotonine plaquettaire Augmentation de la sensibilité des récepteurs 5HT-2 plaquettaires
2 – Echelles d’évaluation de la dépression (Hamilton, MADRS) ou d’anxiété (Hamilton), permettant parfois d’évaluer l’intensité des idées suicidaires
Traitement : Admission dans un premier temps dans un service médical ou chirurgical pour surveillance et soins somatiques adaptés; consultation psychiatrique pour évaluation et orientation Admission libre ou sous contrainte dans un service psychiatrique pour les patients suicidants ayant une pathologie psychiatrique grave (dépression, trouble psychotique…) ou ayant effectué une tentative de suicide grave (arme à feu, arme blanche, pendaison, ingestion de produit toxique…), ou exprimant le désir de recommencer immédiatement Suivi psychiatrique régulier en consultation après sortie du service médicalisé pour les autres suicidants
1- Conduite à tenir devant les patients ayant des velléités suicidaires : ils doivent être examinés et suivis par un psychiatre. en hospitalisation: surveillance constante, pas d’objets dangereux, traitement sédatif , faire le diagnostic de toute pathologie psychiatrique ou organique sous-jacente et la traiter , effectuer des sismothérapies chez les patients sévèrement déprimés à haut risque suicidaire
2- Précautions à prendre en hospitalisation : pas de sortie, surveillance permanente par infirmière, pas d’utilisation d’objets dangereux .3- Traitement médicamenteux :  tous les traitements médicamenteux curatifs sont débutés dès que l’état somatique du patient le permet, notamment en cas de tentative de suicide par médicaments ou toxiques.Antidépresseurs en cas de troubles de l’humeur (délai de réponse 2 semaines minimum) Neuroleptiques en cas de troubles psychotiquesAnxiolytiques (benzodiazépines) si troubles anxieux associés Si patients agités: neuroleptiques IM (loxapine 50 à 150 mg) ou/et benzodiazépines IM (clorazépam 20 mg) .
Surveillance: en hospitalisation constante au début avec interdiction de sortie, s’espace ensuite avec permission de sortie accompagnée dès amélioration symptomatique.consultation psychiatrique hebdomadaire, voire bi-hebdomadaire pour repérage des idéations suicidaires chez des patients ayant des pathologies psychiatriques et des facteurs de risque suicidaires, prescription du traitement médicamenteux pour 1 semaine uniquement , Proscrire la consommation d’alcool et des autres toxiques , mobilisation de l’entourage familial et social autour du patient, prise en charge globale du contexte psychosocial
Complications : récidive , séquelles .
Pronostic:  L’amélioration du pronostic dépend principalement du diagnostic précoce des pathologies psychiatriques associées (dépression) et de l’évaluation des facteurs de risques suicidaires; ils permettront une intervention thérapeutique adaptée. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *