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VERRUE ET INFECTION A PAPILLOMAVIRUS Condylomes

VERRUE ET INFECTION A PAPILLOMAVIRUS Condylomes acuminés Végétations vénériennes Crêtes de coq

VERRUE ET INFECTION A PAPILLOMAVIRUS 

Condylomes acuminés = Végétations vénériennes = Crêtes de coq

Définition: Tumeurs cutanées bénignes dues à une infection à papillomavirus (HPV). Ces HPV sont responsables des verrues vulgaires, des verrues plantaires, des verrues planes, des condylomes vénériens et des lésions de l’épidermodysplasie verruciforme. Ces lésions sont donc transmissibles soit par contact direct, soit dans des zones humides et chaudes comme dans les piscines.

Étiologie: HPV (papillomavirus humains) Papilloma Virus Humains . Il en existe plus de 20 sérotypes, les types 16, 18 et 23 présentant un potentiel carcinogène, essentiellement rencontrés sur les muqueuses.

Facteurs de risque: 

  1. Ambiances chaudes et humides (piscines par exemple) 
  2. Traumatismes cutanés 
  3. Contact avec des sujets infectés (surtout chez l’enfant) 
  4. Immunodépression (iatrogène, congénitale, acquise) 

Signes cliniques : 

  1. Verrues vulgaires: papules à surface papillomateuse, de surface très variable, parfois un peu pigmentées, pouvant confluer en de vastes placards de plusieurs cm de diamètre (mosaïques). 
  2. Verrues plantaires: très proche de la verrue vulgaire, si ce n’est que sa taille est souvent plus grande (2 à 3 cm de diamètre) et sa surface plus plane et parfois recouverte d’une couche épaisse de kératine. Les verrues plantaires douloureuses peuvent parfois handicaper les activités quotidiennes.
  3. Verrues planes: papules à sommet plat, ayant la couleur de la peau, peu élevées, de 1 à 3 mm de diamètre, parfois à disposition linéaire 
  4. Condylomes acuminés: papules flexibles prenant parfois un aspect de pendulum touchant les muqueuses, sans aspect kératinisé comme pour les verrues, ayant une tendance nette à la confluence et prenant fréquemment un aspect en choux fleur 
  5. Épidermodysplasie verruciforme: lésions papuleuses rouges, plates, localisées essentiellement sur les mains et les épaules

Diagnostic différentiel: 

  1. Simples callosités dues à une hypertrophie de la couche cornée 
  2. Cicatrices hypertrophiques 
  3. Molluscum contagiosum (lié à des poxvirus), avec une ombilication centrale caractéristique 
  4. Papules de la 1ère floraison de la syphilis secondaire 
  5. Kératoses séborrhéiques

Examens complémentaires : les HPV ne se cultivent pas en routine.

  1. Étude anatomie pathologique de la biopsie cutanée : objective des inclusions virales visibles dans les kératinocytes du stratum granulosum et dans les cellules kératinisées
  2. Techniques d’immunohistochimie pour typer exactement le virus en cause.

Traitement : possibles rémissions spontanées , aucun des traitements classiques n’apporte plus de 70% de réussite 

  1. Traitements destructeurs
    1. Cryothérapie: par application d’azote liquide. Éviter autour des ongles pour ne pas léser la matrice. Ne laisse pas — ou peu — de cicatrice 
    2. Électrocoagulation ou laser: risque plus important de cicatrice. De plus, des particules virales peuvent être libérées par la vaporisation laser, ce qui impose le port d’un masque. Le laser est un traitement de choix des condylomes acuminés. 
  2. Traitements médicamenteux 
    1. Duofilm: traitement quotidien pendant 3 mois 
    2. Acide salicylique, en applications locales (6 semaines) 
    3. Rétinoïdes pour les verrues planes (4 à 6 semaines),  éviter l’exposition aux UV (rétinoïdes) .
    4. Podophylline pour les condylomes 
    5. Acide trichloracétique 
    6. L’interféron alpha intralésionnel a aussi été proposé pour les végétations vénériennes.

Surveillance: 1/3 des verrues dans l’épidermodysplasie verruciforme peuvent dégénérer en carcinomes . protéger les lésions pendant le traitement pour éviter de contaminer l’entourage.

Complications

  1. Auto-inoculation 
  2. Cicatrices hypertrophiques en cas de traitement agressif, notamment au niveau plantaire 
  3. Risque de cancérisation avec certains sérotypes (HPV 16, 18 et 23), à surveiller étroitement au niveau du col de l’utérus .

Évolution : l’évolution est bonne dans l’ensemble.

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