■ Définition : syndrome du canal tarsien est un syndrome canalaire du pied secondaire à une compression du nerf tibial postérieur, qui innerve le talon et la plante du pied jusqu’aux orteils. Il se manifeste par une douleur de type neurologique (fourmillements, picotement, brûlures…) du talon, de la plante du pied, des orteils et de la cheville, avec parfois des déficits sensitifs et moteurs.
■ Mécanisme: Le syndrome du canal tarsien est du par une compression du nerf tibial postérieur, ou d’une de ses branches, dans le canal tarsien, un canal ostéofibreux inextensible, rétro- et sous-malléolaire interne. Ce syndrome est l’équivalent au pied du canal carpien à la main.
■ Les Symptômes:
La douleur est le symptôme le plus fréquent du syndrome du canal tarsien. Elle est initialement mécanique, de type neurogène, par une sensation de brûlure, de picotements ou de fourmillement, survenant à la station debout, à la marche, à la montée des escaliers, à l’appui sur la pédale de frein ou lorsque la personne porte certaines chaussures à tige ou à contrefort rigides.
La douleur siège à la face interne de la cheville (en rétromalléolaire) ou est diffuse à l’ensemble de la cheville, et irradie au talon et à la plante du pied, jusqu’aux orteils.
La douleur est soulagée initialement au repos et s’aggrave à la marche (parfois c’est paradoxalement l’inverse chez certains malades au début). Lorsque la compression du nerf progresse, la douleur peut également persister au repos. Il peut également exister une hypoesthésie plantaire associée aux douleurs et des déficit moteurs.
■ Les Étiologies: Par rapport au canal carpien, l’absence de cause semble moins fréquente (syndrome idiopathique), mais ce serait le cas dans près d’un quart des cas.
En dehors des fractures ou séquelles de fractures du pied et de la cheville, avec déformation sous-malléolaire visible en radiographie, les problèmes qui peuvent causer un syndrome du canal tarsien ou y contribuer sont : les œdèmes de la cheville secondaires à une insuffisance cardiaque ou une insuffisance rénale ; une hypothyroïdie (en raison de dépôts de mucine dans le canal tarsien) ; des affections inflammatoires comme une polyarthrite (ténosynovite tibiale postérieure), la goutte ou une arthrose en poussée avec synovite, des kystes ou des varices.
Le diabète est impliqué en raison de l’hypertrophie du nerf en cas de neuropathie diabétique.
Un trouble statique du pied peut contribuer à l’apparition de ce symptôme (valgus ou varus calcanéen), surtout en cas de microtraumatismes répétés (station debout prolongée, marche forcée, sport) et en particulier en cas de port de chaussures à tige ou contrefort rigide.