Trouble du tonus et trophicité : Neurologie
Le tonus soit une exagération du tonus (hypertonie), soit une diminution de celui-ci (hypotonie). Parmi les hypertonies , deux formules caractéristiques peuvent être extériorisées: l’hypertonie d’origine pyramidale, qui se traduit par un état de contracture systématisée et non «plastique», le membre ayant tendance à reprendre sa position initiale lorsqu’il est mobilisé (elle s’accompagne presque toujours d’un certain degré de déficit moteur); l’hypertonie d’origine extrapyramidale, qui détermine une contracture plastique diffuse, cédant par à-coups lorsque le membre est mobilisé (phénomène de la «roue dentée»).
Parmi les hypotonies , on distingue: l’hypotonie d’origine cérébelleuse, qui s’accompagne des autres stigmates du syndrome cérébelleux ; les hypotonies des atteintes périphériques, par interruption de l’arc réflexe médullaire contrôlant la tonicité segmentaire, les hypotonies d’origine pyramidale et les hypotonies sous-jacentes de certains mouvements anormaux de type choréique par exemple.
La trophicité
La dénervation est susceptible d’entraîner des modifications tissulaires touchant les différents plans, tant cutanés que musculaires, articulaires ou osseux. Ce sont les lésions médullaires et celles des voies nerveuses périphériques qui sont, le plus souvent, responsables de ces troubles de la trophicité. La dénervation motrice détermine une diminution du volume musculaire, diminution qui est le propre de l’atteinte des voies allant de la cellule motrice de la corne antérieure de la moelle au muscle.
Les arthropathies et les maux perforants ont vraisemblablement pour origine les troubles de la vasomotricité des réseaux tissulaires, conjugués à des troubles de la sensibilité. Ces explications ne sont cependant pas entièrement satisfaisantes et dissimulent en partie notre manque de connaissance des systèmes de contrôle de la trophicité. Quant aux algodystrophies, qui compliquent certaines affections neurologiques, elles sont vraisemblablement dues à un dysfonctionnement du système sympathique. L’examen peut révéler les trois types de troubles décrits ci-dessus: l’amyotrophie est le plus souvent visible; elle s’accompagne, en règle générale, de fibrillations musculaires, traduites par de rapides ondulations sous-cutanées, et d’une abolition du réflexe tendineux correspondant (ces deux derniers signes permettent, en particulier, de distinguer l’amyotrophie d’origine nerveuse de l’amyotrophie primitive d’une myopathie, où ils sont absents); dans les arthropathies , les désordres articulaires entraînés par des affections nerveuses, comme le tabès et la syringomyélie, ont pour caractère essentiel d’être totalement indolores, alors que le dommage anatomique est souvent très important; quant aux maux perforants , ils sont le plus souvent plantaires, et ne s’accompagnent d’aucune douleur réactionnelle.