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ALLERGIE ET HYPERSENSIBILITE Allergologie

ALLERGIE ET HYPERSENSIBILITE Allergologie   

GÉNÉRALITÉ  ALLERGIE ET HYPERSENSIBILITÉ 
Acarien
acarien

L’allergie apparaît comme un état biologique particulier qui se traduit par une réponse altérée de l’organisme à des substances normalement tolérées. 

Des exemples: Un cobaye normal supporte sans inconvénient l’injection de 2 ml de vieille tuberculine de Koch, alors qu’une dose de 0,01 ml tue l’animal porteur d’une infection tuberculeuse expérimentale. L’inoculation intradermique de tuberculo-protéine à un individu indemne de toute infection tuberculeuse ne produit aucune réaction notable. La même dose de substance injectée à un sujet vacciné par le B.C.G. ou à un convalescent d’infection tuberculeuse déterminera une lésion tissulaire inflammatoire intense pouvant aller jusqu’à la nécrose. Il apparaît ainsi qu’une immunité accrue contre l’infection tuberculeuse a, comme corollaire, une augmentation de la sensibilité à la tuberculoprotéine. Il en va de même dans le cas de la vaccination jennérienne. Un individu vacciné paraît hypersensible au virus de la vaccine, puisqu’il réagit plus rapidement à la réinoculation du virus que le sujet vacciné pour la première fois. Là encore, l’hypersensibilité au virus apparaît dans un organisme rendu immun et réfractaire au même virus. Ainsi, hypersensibilité et immunité non seulement ne s’excluent pas, mais se trouvent étroitement liées. Des problèmes similaires (et ils sont innombrables) ont été observés non seulement au cours des infections, mais aussi après administration de substances inanimées. On est forcé d’admettre que l’on se trouve là en présence d’un phénomène biologique général: un changement fondamental de l’état de réactivité survient dans l’organisme après un premier contact  avec une substance donnée. Le terme allergie exprime les diverses formes de réactivité altérée survenant dans ces conditions. L’allergie ne peut être considérée comme une antinomie et encore moins comme une aberration de la réaction immunologique. Elle en est une modalité, liée à des facteurs immunologiques d’un type particulier. Cette définition exclut du champ d’étude de l’allergie un certain nombre de phénomènes d’hypersensibilité qui ne répondent pas strictement à ces deux critères et qui relèvent de mécanismes non immunologiques, c’est-à-dire qui ne comportent pas une étape de reconnaissance spécifique de l’antigène.

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 Quelques exemples choisis dans le domaine des réactions d’hypersensibilité aux médicaments justifient cette définition. L’introduction d’un médicament dans l’organisme peut donner lieu à une réaction immunitaire avec production d’anticorps et de lymphocytes T reconnaissant l’agent médicamenteux ou des produits de son métabolisme, liés à des protéines ou à des membranes cellulaires. La poursuite du traitement ou sa reprise peuvent donner lieu à un accident allergique: choc, éruption cutanée, fièvre, anémie hémolytique, effondrement du nombre de polynucléaires dans le sang, etc.

 D’autres mécanismes non allergiques peuvent conduire à des réactions d’hypersensibilité: accidents de surcharge par défaut d’élimination du médicament (insuffisance rénale), effets secondaires pouvant simuler une réaction allergique (libération d’histamine et d’amines vaso-actives induite par administration de morphine, d’aspirine, de produits de contraste iodés, etc.), idiosyncrasie survenant chez des sujets «susceptibles» qui présentent une anomalie enzymatique latente révélée par la prise de médicament (porphyrie aiguë révélée par les barbituriques, etc.). Ainsi est-il souvent difficile de séparer les réactions allergiques proprement dites, relevant d’un mécanisme immunologique, des autres réactions d’hypersensibilité. La difficulté est d’autant plus grande que les réactions allergiques impliquent une série de phénomènes d’amplification conduisant à une réaction inflammatoire. Or, les mêmes mécanismes immunopathologiques peuvent être mis en jeu soit par une réaction spécifique antigène-anticorps ou antigènes-lymphocytes T, soit par des réactions non spécifiques. L’état allergique est induit par la pénétration ou l’apparition dans l’organisme de substances incitatrices du dispositif immunologique spécifique responsable de l’hypersensibilité. Ainsi se trouvent éliminés du cadre de l’allergie un ensemble de phénomènes qui relèvent soit de l’intolérance, soit de la toxicité propre de la substance.

Les allergènes 

Selon les réactions induites, on dénomme antigènes  ou allergènes  les substances capables de provoquer une réponse immunologique dont le support biochimique est formé par des facteurs spécifiques appelés anticorps .

 La propriété antigénique est liée à la nature physico-chimique de la molécule et de certains de ses groupements fonctionnels. 

Elle appartient à toute espèce moléculaire, d’origine biologique ou synthétique, qui, après avoir pénétré dans le milieu intérieur d’un organisme animal, ou éventuellement constitutive de cet organisme (auto-antigène), est reconnue par le système immunitaire. Dans ce cas, l’antigène peut réagir spécifiquement avec les structures de reconnaissance du système immunitaire: molécules d’anticorps et récepteurs des lymphocytes T. 

L’antigène immunogène est défini de façon fonctionnelle s’il induit chez l’hôte une réaction immunitaire et comme 

L’antigène tolérogène il donne lieu à un phénomène de tolérance immunitaire. À l’état normal, les structures moléculaires de l’hôte lui-même, c’est-à-dire le «soi», font l’objet d’un phénomène de tolérance naturelle, par opposition aux antigènes de l’environnement (le «non-soi»: bactéries, virus, parasites, toxines, tissus ou substances étrangères), qui induisent une réaction immunitaire ayant pour finalité leur destruction et leur élimination de l’organisme. 

Le terme d’allergène désigne une substance susceptible de provoquer une réaction allergique, et il équivaut, sur le plan immunologique, au terme antigène. Car c’est la réactivité du sujet qui fait la différence. Les études immunologiques ont montré que la spécificité antigénique est souvent l’attribut d’une petite fraction de la molécule. Le développement de la chimiosynthèse au cours des dernières décennies a permis de jeter quelque lumière sur la nature du déterminant antigénique et de sa spécificité grâce à la fixation sur un substrat, protéinique ou non, de divers radicaux judicieusement choisis. Ces études sur les déterminants antigéniques artificiels ont conduit Landsteiner à la notion d’haptène .

 L’haptène  est un antigène incomplet incapable d’induire par lui-même un état de sensibilisation. Il peut toutefois se transformer en antigène complet par sa combinaison ou son adsorption sur des molécules porteuses. Or, fait capital, dans ces conditions c’est l’haptène qui devient souvent le déterminant antigénique  dominant de la molécule. S’il est incapable d’induire la formation des anticorps, il peut toutefois réagir avec eux et déclencher des réactions allergiques. 

Les substances chimiques et médicamenteuses qui se comportent comme des haptènes
sels de métaux lourds (nickel, chrome, etc.)
amines aromatiquesles substances cycliques ayant une fonction aminée en position para
alcaloïdes (quinine, atropine, etc.)
antibiotiques (pénicilline, streptomycine, etc.)
essences d’origine végétaleprimuline  (essence de primevère)
urushiol (essence présente dans Rhus toxicodendron , le poison-ivy)
sulfamides, teintures capillaires, anesthésiques locaux .

Le pouvoir antigénique de ces substances est dû à leur structure chimique, qui leur confère la propriété de se conjuguer avec des protéines tissulaires ou humorales et d’acquérir ainsi des propriétés d’antigènes complets.

 Les réponses allergiques que peuvent provoquer ces diverses substances sont soit du type eczéma de contact, soit du type choc anaphylactique, comme on le verra plus loin. 

Les réactions croisées entre les substances de constitution chimique différente s’expliquent par le fait que, dans l’organisme, au cours de leurs transformations métaboliques, il se forme un métabolite identique qui est le véritable noyau antigénique commun.

L’induction de la réaction allergique

Dans les modèles expérimentaux d’allergie, le premier contact de l’organisme avec l’allergène est réalisé par l’injection «sensibilisante» ou «préparante». L’induction de la réaction allergique comporte une première étape de reconnaissance des déterminants antigéniques par les récepteurs stéréo-spécifiques des lymphocytes T et B. Des cellules accessoires fixent l’antigène sur leur membrane et jouent un rôle essentiel dans la présentation de l’antigène aux lymphocytes (processing ). La topographie et les modalités de cette étape initiale varient selon le mode d’introduction de l’antigène dans l’organisme et conditionnent dans une certaine mesure le type de la réaction immunitaire qui va se développer. Ainsi l’introduction de l’antigène par voie intradermique ou percutanée met en jeu des cellules dites accessoires, les cellules indéterminées et les cellules de Langerhans de l’épiderme qui sont susceptibles de migrer vers le ganglion lymphatique régional pour interagir avec les lymphocytes. L’antigène introduit par voie parentérale est en partie dégradé par les macrophages tandis qu’une partie va se fixer sur les cellules dendritiques du ganglion lymphatique drainant le site d’injection. Un antigène particulaire introduit par voie intraveineuse se localise dans la rate où il peut induire une réaction immunitaire au niveau de la pulpe blanche, le reste étant dégradé par des macrophages dans d’autres territoires de l’organisme, sans relation topographique avec le système lymphoïde (pulpe rouge splénique, poumon, cellules de Kupffer du foie). Lorsque l’antigène pénètre à travers les muqueuses (tractus respiratoire ou tube digestif), il peut déclencher la production d’anticorps particuliers, les IgA secrétoires, qui s’opposeraient à la pénétration de l’antigène lors d’expositions ultérieures. La défaillance de ce mécanisme de protection favoriserait le développement d’autres formes de réactions immunitaires, notamment celles qui sont responsables des réactions d’hypersensibilité. Les déterminants antigéniques, présentés par les cellules accessoires, se combinent aux récepteurs spécifiques de lymphocytes T et B, et induisent la prolifération et la différenciation de ces cellules . Les lymphocytes T vont donner naissance à des cellules effectrices ou régulatrices (amplificatrices ou suppressives). Les lymphocytes B vont se différencier en plasmocytes sécrétant des molécules d’anticorps. Par leur extrêmité Fab, ces anticorps peuvent se combiner de façon spécifique au déterminant antigénique, tandis que l’autre partie de la même molécule, le fragment Fc, est le support des propriétés biologiques de l’anticorps, telles que l’activation du système du complément, ou bien la capacité de se lier à des récepteurs Fc sur les membranes de certaines cellules . C’est la structure du fragment Fc, et donc la classe ou sous-classe de l’anticorps, qui est responsable de sa capacité à déclencher certaines réactions d’hypersensibilité. On conçoit, dès lors, l’importance et la complexité des phénomènes de régulation qui vont restreindre l’amplitude de la réponse anticorps et l’orienter vers la production de telle ou telle classe d’immunoglobulines. Dr hamm

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