Santé Médecine

Les papillomavirus human papillomavirus HPV

VIROLOGIE 

Les papillomavirus (human papillomavirus HPV)

Vaccination :

Les papillomavirus (human papillomavirus HPV) sont des virus à ADN qui infectent spécifiquement les épithéliums de la peau et des muqueuses. Ils sont retrouvés de façon ubiquitaire dans les tissus épithéliaux humains et sont responsables d’un certain nombre de cancers. Les progrès de la biologie moléculaire ont permis d’identifier plus de cent types d’HPV et de les classer en deux groupes selon leur potentiel oncogène:

  1. les HPV dits à haut risque (en particulier HPV de type 16 et 18), associés au développement de lésions précancéreuses et cancéreuses ;
  2. les HPV dits à bas risque, sont le plus souvent responsables de lésions bénignes qui prennent l’aspect clinique de  verrues .

Le cycle viral comporte deux phases distinctes :

  1. l’une non productive ou épisomale avec réplication de l’ADN viral au rythme des divisions cellulaires,
  2. l’autre productive dans les cellules épithéliales différenciées avec formation de virions libérés lors de la desquamation cellulaire.

La majorité des cancers invasifs comportent des séquences d’ADN d’HPV intégrées au génome de la cellule hôte. L’intégration est une étape importante dans la progression vers le cancer. Elle ne concerne que les HPV à haut risque et elle peut survenir aux stades précancéreux. L’intégration de l’ADN viral entraîne la production non contrôlée des oncoprotéines virales E6 et E7 à l’origine d’une instabilité génomique. En effet, les protéines E6 et E7 interfèrent avec de nombreuses protéines clés impliquées dans la régulation du cycle cellulaire, la réparation de l’ADN, l’apoptose, et la surveillance immune.

DES VERRUES VULGAIRES AU CANCER DU COL UTÉRIN

L’infection cutanée à HPV débute tôt dans l’enfance et plus de 25% des enfants ont des verrues. Ces lésions d’évolution bénigne liées aux HPV de type 1 et 2 sont le plus souvent spontanément éliminées en quelques mois par une réponse immunitaire efficace. La relation entre le développement d’un carcinome épidermoïde cutané et la présence d’HPV oncogène a été documentée chez les sujets atteints d’épidermodysplasie verruciforme et chez les sujets immunodéprimés greffés d’organe. Néanmoins, la présence d’HPV au sein des lésions cancéreuses ne suffit pas à expliquer leur développement ; et la présence de cofacteurs, en particulier les rayons ultraviolets, semble nécessaire. Enfin, la responsabilité des HPV dans la genèse des carcinomes épidermoïdes chez le sujet immunocompétent n’est pas démontrée. Au niveau génital, on distingue les lésions à HPV à bas risque et les lésions à HPV à haut risque. Les HPV à bas risque de type 6 et 11 sont responsables des condylomes acuminés, ou verrues génitales, infection sexuellement transmissible la plus fréquente. Le pic de prévalence des infections génitales à HPV se situe entre 20 et 25 ans. Près de 1 % des personnes sexuellement actives âgées de 15 à 49 ans seraient affectées. La transmission se fait habituellement par contact direct, essentiellement par voie sexuelle, par l’intermédiaire de microtraumatismes de contact. Le virus est résistant aux écarts de température, et la contamination peut se faire par l’intermédiaire d’eau, de linge, de gants ou de matériel souillés. L’auto- et l’hétéro-inoculation sont également possibles. La charge virale des HPV muqueux est très élevée au niveau des lésions génitales externes facilitant ainsi leur contagiosité. Les HPV à haut risque sont responsables des dysplasies épithéliales des muqueuses génitales et des cancers invasifs du col utérin. À l’inverse des cancers cutanés, le rôle carcinogène des HPV à haut risque de type 16 et 18 dans les cancers anogénitaux est bien démontré.

Les multiples techniques moléculaires disponibles pour la détection des HPV reposent toutes sur l’hybridation de séquences d’ADN viral avec des sondes oligo-nucléotidiques spécifiques. Les deux techniques de référence pour la détection de l’ADN des HPV sont aujourd’hui les méthodes de polymerase chain reaction (PCR) et de capture d’hybrides. La régression spontanée des lésions bénignes cutanéomuqueuses infectées par HPV est possible, mais le retentissement fonctionnel des lésions motive le plus souvent un traitement dont le but est la destruction des lésions macroscopiques visibles. Le traitement de ces lésions repose sur des méthodes destructrices, chimiques, physiques ou immunologiques.

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