Les complications de la fibrillation atriale
A. Fibrillation atriale sur cœur sain. L’activité atriale est visible, et les complexes QRS sont fins.
B. Fibrillation atriale compliquant une cardiopathie sous-jacente.
L’activité atriale n’est pas discernable et il existe un bloc de branche gauche complet.
Les complications liées à la fibrillation atriale,
d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’embolies systémiques ou d’insuffisance cardiaque,
Plusieurs pathologies ou comorbidités peuvent
prédisposer à la fibrillation atriale :
– l’âge est en soi un facteur de développement. de la fibrillation atriale, et il s’y s’associe souvent
une hypertension artérielle, une dysfonction diastolique du ventricule gauche, ou une cardiopathie figurée, fréquentes chez les sujets
âgés ;
– l’hypertension artérielle, du fait de
l’augmentation de la tension pariétale atriale, prédispose à la fibrillation atriale, ainsi qu’aux complications thromboemboliques ;
– l’insuffisance cardiaque symptomatique
(classes II à IV de la New York Heart Association)
est retrouvée chez près de 30 % des patients en
fibrillation atriale et, inversement, une fibrillation
atriale est retrouvée chez près de 30 à 40 % des
patients en insuffisance cardiaque.
Par ailleurs, la fibrillation atriale peut être la cause (tachycardiomyopathie ou décompensation cardiaque à l’occasion d’un passage en fibrillation atriale) ou la conséquence de l’insuffisance cardiaque (résultant de l’augmentation de la pression atriale, de la surcharge vasculaire, d’éventuelles valvulopathies et/ou de la stimulation des systèmes neurohormonaux) ;
– les valvulopathies sont retrouvées chez près de 30 % des patients en fibrillation atriale, en étant
la cause (précocement en cas de rétrécissement
ou insuffisance mitrale, ou à des stades plus
tardifs en cas de valvulopathie aortique) ou la
conséquence (insuffisance mitrale liée à une
dilatation atriale) ;
– une coronaropathie est présente chez plus de
20 % des patients en fibrillation atriale. Les
relations de cause à effet reliant ces pathologies
sont pour le moment l’objet de travaux de
recherche ;
– le diabète et l’obésité sont respectivement
retrouvés chez près de 20 et 25 % des patients
en fibrillation atriale ;
– une bronchopneumopathie chronique
obstructive est retrouvée chez près de 10 à 15 %
des patients en fibrillation atriale, étant probablement plus un marqueur du risque
cardiovasculaire global qu’un facteur
prédisposant. Enfin, un risque accru de récidive
de fibrillation atriale après cardioversion a été
démontré chez les patients ayant un syndrome
d’apnées-hypopnées du sommeil non traité.
Le score CHA2DS2-Vasc prend en compte ces
diverses comorbidités pour évaluer le risque
thromboembolique et la nécessité d’un
traitement anticoagulant chez les patients en
fibrillation atriale.
Une très grande
proportion des patients en fibrillation atriale ont,
du fait de leurs comorbidités, un risque
embolique modéré ou élevé. Dans une étude
européenne récente, seuls 9 % des patients
avaient un risque thromboembolique faible
(CHA2DS2-Vasc à 0) alors que 15 % avaient un
risque intermédiaire (CHA2DS2-Vasc à 1), et 76 % un risque élevé (CHA2DS2-Vasc à 2 ou plus).
Ainsi, la fibrillation atriale s’intègre dans un contexte de comorbidités fréquentes, favorisant le développement de l’arythmie et augmentant le risque thromboembolique.
Le surcoût élevé lié à la prise en charge de la fibrillation atriale et de ses complications, combiné à l’augmentation attendue de la prévalence dans les années à venir, font de cette pathologie un enjeu majeur en cardiologie et en médecine générale.