Hirsutisme Diagnostique Traitement
Hirsutisme Diagnostique Traitement
Définition : L’hirsutisme est l’apparition anormale d’une pilosité de type masculine dans des zones normalement glabres chez la femme (visage, cou, thorax, ligne blanche, régions fessières et intergénitocrurales).
À ne pas confondre avec l’hypertrichose féminine, qui correspond à une accentuation de la pilosité normale.
L’hypertrichose consiste en une pilosité excessive au niveau des zones cutanées non androgéno-dépendantes (le plus souvent sous forme de duvet), et peut apparaître tant chez l’homme que chez la femme. L’hypertrichose est le plus souvent héréditaire, mais elle peut être due à des médicaments L’hypertrichose n’est pas due à un excès d’androgènes, mais peut être aggravée par celui-ci.
L’hirsutisme consiste en une pilosité excessive chez la femme au niveau des zones cutanées androgéno-dépendantes, c’est-à-dire des zones où une pilosité n’existe normalement que chez l’homme comme la lèvre supérieure, le menton, la poitrine, les fesses; l’hirsutisme est souvent associé à de l’acné ou de la séborrhée. Sa prévalence est estimée à 5 à 15 %.
Les principales causes d’hirsutisme sont :
a) Causes Endocriniennes :
- le syndrome des ovaires polykystiques (associé à des troubles menstruels et souvent aussi à une surcharge pondérale et de l’acné)
- une tumeur virilisante
- un lutéome
- le syndrome de Cushing
- l’acromégalie
- l’hyperplasie congénitale des surrénales
- un carcinome du cortex surrénal
b) Causes Médicamenteuse : L’hypertrichose disparaît généralement 3 à 12 mois après l’arrêt de la prise du médicament responsable. par exemple: la ciclosporine, la phénytoïne et le minoxidil, et dans une moindre mesure, les corticostéroïdes, le diazoxide, la pénicillamine, les psoralènes, clonazepam, clostebol acetate, danazol, phenytoine, spironolactone, stanozolol, testosterone, trenbolone hexahydrobenzylcarbanate, etc ..
c) Hirsutisme idiopathique : sans hypersécrétion d’androgènes, surtout chez les femmes provenant de régions méditerranéennes .
La détermination des taux d’androgènes dans le plasma (entre autres la testostérone) n’est pas systématique, mais peut être indiquée dans certains cas, par exemple dans des formes graves et progressives d’hirsutisme.
Traitement
But: traiter la cause de l’hypertrichose ou de l’hirsutisme. Si cela s’avère impossible ou que le traitement étiologique n’est pas suffisant, des traitements locaux peuvent être essayés dans un premier temps, suivis éventuellement en cas d’échec ou d’efficacité insuffisante, par un traitement systémique.
1) Traitement local: rasage, épilation mécanique, crèmes dépilatoires à base de thioglycolates ou de mercaptan, décoloration avec des crèmes ou solutions à base d’eau oxygénée ou d’ammoniac; il existe aussi des techniques plus spécialisées tels le traitement par électrolyse ou par laser. Il existe peu de données permettant de comparer l’efficacité des différentes méthodes. Le coût (surtout élevé pour le traitement par électrolyse ou par laser), le risque d’effets indésirables (p. ex. dermatite et réactions allergiques causées par des produits dépilatoires ou décolorants) et le délai avant la repousse des poils (court après rasage ou épilation chimique) sont dès lors les principaux facteurs qui détermineront le choix du traitement.
une crème à base d’eflornithine (un inhibiteur de l’enzyme participant à la production du poil par le follicule pileux). L’effet bénéfique disparaît à l’arrêt du traitement, et les principaux effets indésirables observés dans les études cliniques consistaient surtout en de l’acné, une pseudofolliculite et un érythème.
2) Traitement systémique
Les médicaments discutés ici ont, en raison de leur mécanisme d’action (inhibition de la production d’androgènes ou de leur action au niveau des follicules pileux), uniquement un effet dans le traitement de l’hirsutisme et non de l’hypertrichose.
Dans quelques études, un effet bénéfique a été observé avec certains médicaments, mais il s’agit d’études de petite taille et rarement contrôlées par placebo. Le traitement doit en outre être poursuivi pendant au moins 6 mois avant d’obtenir un effet, et celui-ci disparaît à l’arrêt du traitement. Sur base des données disponibles et tenant compte des risques, seuls l’acétate de cyprotérone (généralement en association à l’éthinylestradiol) et la spironolactone peuvent être recommandés en cas d’échec des traitements locaux. Avec ces médicaments, il convient également de tenir compte des effets indésirables.
* Pour la spironolactone, surtout hyperkaliémie, hyponatrémie, douleurs ou tensions mammaires, troubles menstruels, troubles gastro-intestinaux.
* Pour la cyprotérone, surtout hépatite (rare aux doses utilisées dans l’hirsutisme), thrombo-embolie, douleurs ou tensions mammaires, galactorrhée, troubles menstruels, rétention hydrique et anémie; la cyprotérone est tératogène (féminisation du foetus masculin).
Conclusion : hypertrichose et l’hirsutisme sont deux situations caractérisées par une pilosité excessive, mais qui diffèrent entre elles par leur origine et leur tableau clinique. Dans les deux cas, il faut songer à une origine médicamenteuse, et dans l’hirsutisme, il est important de rechercher une affection endocrinienne. Lorsqu’un traitement étiologique n’est pas possible ou est insuffisant, un traitement local peut être essayé. Dans l’hirsutisme, un traitement médicamenteux peut être envisagé en cas d’échec du traitement local: l’acétate de cyprotérone, le plus souvent en association avec l’éthinylestradiol, et la spironolactone sont alors proposés comme premiers choix.
Références:
* Rosenfield R.L. : Hirsutism. N Engl J Med 2005 ; 353 : 2578-88
* The Cochrane Database of Systematic Reviews.