Adénofibrome du sein
Gynécologie
Adénofibrome du sein
DIAGNOSTIC :
Clinique :
* Typiquement, il s’agit d’un nodule isolé découvert une fois sur deux entre 20 et 30 ans, de façon fortuite (toilette, auto-examen ou examen clinique à l’occasion d’une consultation pour contraception).
* L’interrogatoire tente d’évaluer :
– les circonstances d’apparition de ce nodule et son évolution dans le temps.
– les modifications de ce nodule en fonction du cycle.
– les antécédents gynéco-obstétricaux (allaitement, grossesses).
– les traitements hormonaux et, en particulier, le type de contraception éventuellement suivi.
* L’examen clinique est bilatéral, comparatif, chez une patiente torse nu ; il retrouve un nodule unique, qui est :
– constant quel que soit le moment du cycle.
– le plus souvent superficiel.
– bien limité, ferme, parfois dur.
– indolore.
– très mobile, filant sous le doigt.
– sans signe cutané ni mamelonnaire ni adénopathie suspecte.
Examens complémentaires :
Mammographie :
Bilatérale et comparative, elle met en évidence dans un sein sur toutes les incidences :
* une opacité :
– de tonalité homogène.
– aux contours réguliers.
– dont la taille radiologique est strictement superposable à la taille clinique.
* cette opacité peut être le siège de macrocalcifications :
– bien visibles, régulières.
– qui ne comportent aucun halo péritumoral ni épaississement cutané en regard.
Échographie :
– Elle confirme le caractère homogène de la structure finement ponctuée, globalement hypoéchogène.
– Les contours sont nets, non déformables, souvent bilobés, son axe est horizontal.
– Il existe fréquemment un renforcement postérieur qui traduit une haute cellularité.
– A l’inverse, quand il présente une composante fibreuse ou calcique, il existe une atténuation postérieure.
Cytoponction :
Parfois réalisée sous contrôle échographique, la cytoponction :
– confirme qu’il s’agit d’une tumeur pleine, résistante.
– la cytologie est d’autant plus riche que la formation est récente.
– elle n’a de valeur que si elle est positive.
Variantes cliniques :
* Cette description idéale doit être modulée car, parfois, le diagnostic est plus difficile :
– tumeur incluse dans un placard de dystrophie mammaire.
– opacité non visible à la mammographie chez les femmes jeunes ayant des seins radiologiquement très denses (environ un tiers des cas entre 25 et 30 ans).
– caractères mammographiques et échographiques inquiétants du nodule, du fait de calcifications. Il s’agit plus souvent de macrocalcifications se différenciant bien de celles rencontrées dans le cadre des cancers.
– enfin, la cytologie est ininterprétable dans plus de 50% des cas, dépendant de l’expérience de l’opérateur, mais aussi de l’ancienneté du nodule.
* C’est dans ces cas que l’exérèse du nodule avec examen histologique prend toute sa valeur.
PROPOSITIONS THERAPEUTIQUES :
Abstention :
Chez une patiente jeune et coopérante en cas de concordance radioclinique et sous condition d’une surveillance clinique, mammographique (ou surtout échographique), l’abstention est possible, pour peu que le nodule soit de petit volume, inférieur à 3cm, ni gênant ni inesthétique.
Exérèse chirurgicale :
* Dans tous les autres cas, s’il n’y a pas concordance de l’ensemble des examens cliniques et complémentaires, l’exérèse chirurgicale est recommandée.
* Bien souvent, elle est possible sous anesthésie locale, puisque le nodule est superficiel. Dans les autres cas, elle sera réalisée sous anesthésie générale, avec examen histologique extemporané.
* Dans tous les cas, son analyse histologique complète est nécessaire.
Évolution :
* L’évolution est toujours favorable mais il existe cependant un risque de voir se développer des lésions similaires en d’autres localisations.
* Il n’y a pas de surveillance particulière à prévoir.
* Si une contraception orale est instaurée, il faut opter pour une pilule à fort climat progestatif (type Planor*).