Aphasies Neurologie

Aphasies L’exercice de la fonction du langage présuppose:

  • a ) des structures de réception, plus particulièrement les régions occipitale (vision) et temporale antérieure (audition);
  • b ) des structures effectrices, et plus spécialement les régions de commande de la motricité bucco-pharyngo-laryngo-faciale, localisées à la partie inférieure de la zone motrice;
  • c ) des structures d’intégration et de formulation représentées par la région du carrefour temporo-occipito-pariétal, située au centre des structures afférentes et efférentes. Cette région constitue une étape indispensable pour l’extraction des informations et réalise la première phase de la formulation du langage.

Ce schéma est certes infiniment plus complexe dans la réalité, car le système nerveux fonctionne comme un tout et les messages subissent de multiples modifications durant leur trajet, convergeant vers des structures d’intégration avant même d’aborder les régions plus particulièrement impliquées dans la construction du langage. Fait fondamental et très singulier, le langage est l’apanage de l’hémisphère gauche chez les droitiers.

L’examen d’un aphasique, qui est souvent pris pour un dément lorsqu’on ignore la sémiologie de ce trouble, est particulièrement complexe. Il faudra, en effet, tester tout à la fois la compréhension orale, l’expression orale, la compréhension écrite et l’expression écrite. L’étude de la compréhension orale montre l’existence d’un trouble que l’on qualifie de «surdité verbale». Tous les degrés peuvent être réalisés. Le plus souvent le sujet comprend les ordres simples, mais échoue dans les ordres complexes.

L’étude de l’expression orale donne des résultats variables. Parfois, le malade présente une réduction considérable de son langage, qui peut aller de la suppression totale de celui-ci à la seule émission de quelques phonèmes indifférenciés. Souvent, l’aphasie se manifeste par un «manque» du mot et son remplacement par un mot déformé ou différent (paraphasie) ou par un mot totalement incompréhensible (jargonophasie).

L’épreuve de la dénomination des objets est le test fondamental de l’examen d’un aphasique mettant en évidence un trouble plus ou moins profond de l’évocation des substantifs: l’objet est défini par l’usage. Le mot n’est cependant pas oublié car il peut être évoqué spontanément par le malade lors d’un automatisme verbal.

L’existence de cette dissociation automatico-volontaire, ou principe de Baillarger-Jackson, constitue la base même du trouble aphasique. L’étude du langage écrit recherche l’existence d’une alexie, c’est-à-dire d’un trouble plus ou moins important de la compréhension de l’écriture, la «cécité verbale».

L’examen de l’écriture du malade retrouve les perturbations de la formulation, décelées lors de l’examen oral et qualifiées de dysgraphie ou d’agraphie. Cet examen permet de classer très schématiquement les aphasies selon deux grands groupes: l’aphasie de Broca , où prédominent les troubles articulatoires et la réduction du langage; l’aphasie de Wernicke où la compréhension et l’émission du langage sont profondément troublées sans qu’il existe de troubles de la phonation. Ces deux groupes se décomposent eux-mêmes en plusieurs sous-groupes (par exemple, aphasie-amnésie, aphasie de conduction).

Agnosies Les régions cérébrales impliquées dans l’agnosie sont encore assez mal connues. Il s’agit de régions situées à la frontière des zones de projection spécifiques du cerveau et qui sont dotées de propriété d’intégration des informations permettant une confrontation des données avec les acquisitions antérieures. Ces régions permettent de rapporter ce qui est vu, entendu ou touché à ce qui a été vu, entendu ou touché antérieurement.

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