Les Effets des Boissons light au fructose sur la Santé
Les études menées chez l’animal ont montré que la consommation de fructose que l’on utilise comme édulcorant était à l’origine d’une lipogenèse de novo, d’une dyslipidémie et d’une
insulinorésistance.
Quels sont ses effets chez l’homme?
Cette étude en double insu et deux bras parallèles a comparé l’effet de boissons contenant du fructose ou de boissons contenant du glucose.
L’étude a été menée en trois phases : la 1re phase de 2 semaines, ou période basale; la 2e phase, ambulatoire, qui durait 8 semaines pendant
lesquelles les sujets consommaient un régime équilibré sur le plan énergétique, mais 25 % de leurs besoins énergétiques quotidiens étaient
apportés sous forme de boissons sucrées soit au fructose, soit au glucose (le reste étant
laissé à volonté) ; la 3e phase, qui durait 2 semaines, durant lesquelles les patients étaient
hospitalisés ; ils consommaient des boissons au fructose ou au glucose apportant 25 % des besoins énergétiques quotidiens avec un
régime équilibré sur le plan énergétique.
Dans les deux groupes la prise de poids a été la même, qu’ils boivent des boissons sucrées
au glucose ou au fructose, mais le volume du tissu adipeux viscéral a augmenté de manière significative uniquement chez les sujets qui
consommaient du fructose.
Les triglycérides à jeun ont augmenté d’environ 10 % lors de la phase de 10 semaines de
consommation du glucose, mais n’ont pas augmenté lors de la phase de consommation du
fructose.
En revanche, la lipogenèse de novo et l’aire sous la courbe postprandiale de la concentration des triglycérides pendant 24 heures a augmenté de manière spécifique au cours de la phase de consommation des fructoses.
De même, les marqueurs de perturbation du métabolisme lipidique et
des lipoprotéines, en particulier l’apoB, le LDL-cholestérol, les LDL petites et denses, les
LDL oxydées à jeun et les concentrations postprandiales de cholestérol et de triglycérides des particules de type remnant ont augmenté de manière significative au cours
de la consommation de fructose, mais non au cours de la consommation de glucose. De
plus, la glycémie à jeun et l’insulinémie ont augmenté, et la sensibilité à l’insuline a diminué chez les sujets qui consommaient du fructose,
mais non chez ceux qui consommaient du glucose.
le fructose et le glucose ont donc des effets
différents sur la distribution régionale du tissu adipeux. De plus, la consommation de fructose, en plus d’augmenter les triglycérides post prandiaux et l’apoB à jeun et postprandiale, augmente un certain nombre de sous-fractions du LDL-cholestérol, ce que ne fait pas la consommation de glucose…, ce qui pourrait être associé paradoxalement à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. L’augmentation de la lipogenèse de novo et la diminution de la clairance médiée par la lipoprotéine lipase contribuent à une hypertri-
glycéridémie postprandiale induite par le fructose.
Enfin, la consommation de fructose,
jusqu’à 25 % des besoins énergétiques avec un régime à volonté, diminue la tolérance au glucose et la sensibilité à l’insuline chez les obèses en
comparaison de la consommation de glucose. L’effet est plus net chez les hommes que chez
les femmes.
Reste maintenant à savoir à quelle dose de fructose quotidienne ces anomalies prennent de l’importance, en particulier en termes de sensibilité à l’insuline et cela dans des populations différentes. Mais, quoi qu’il en soit, la consommation de fructose comme édulcorant n’est probablement pas à recommander lorsqu’elle atteint des niveaux énergétiques comme celui observé dans cette étude…
référence: J Clin Invest 2009;119:1322-34
Stanhope KL Schwarz JM, Keim NL, et al. Consuming fructose-sweetened, not glucose-sweetened, beverages increases visceral adiposity and lipids and decreases insulin sensitivity in overweight/obese humans.