Morsure de chien: Prise en charge thérapeutique et prophylactique

Morsure de chien
Morsure de chien

Morsure de chien:
Seul un traitement prophylactique
anti-infectieux bien conduit réduit le risque de complications immédiates ou tardives des Morsures de chiens.
■ Désinfection locale
La plaie est d’abord désinfectée par un savonnage prolongé (effet sur le virus rabique).
Après rinçage à grande eau, on applique une solution antiseptique, préférée aux antibiotiques locaux (risque de sensibilisation et de
sélection de bactéries résistantes): dérivés iodés, ammoniums quaternaires et chlorhexidine permettent d’obtenir une réduction
de l’inoculum infectieux.
■ Parage et suture
Le parage excise les tissus délabrés. Aucune raison, notamment infectieuse, ne s’oppose à
une suture immédiate si celle-ci se justifie par un préjudice esthétique ou fonctionnel, à la condition d’un parage soigneux.
■ Antibiothérapie par voie générale
La fréquence des pasteurelloses explique le consensus français qui conseille l’antibiothérapie par voie générale devant toute morsure
ou griffure profonde, avec ou sans signe d’infection au moment de la première consultation. L’antibiotique de choix est une cycline (doxycycline ou minocycline): activité anti-bactérienne adaptée aux bactéries en cause, bonne diffusion tissulaire, effets secondaires
modestes.
Les cyclines sont particulièrement actives sur les Pasteurella (100 % de souches sensibles et une CMI < 1 g/mL) et autres germes «spé-
cifiques » (Eikenella corrodens, Weeksella zoohelcum, Capnocytophaga canimorsus), sur
les staphylocoques non hospitaliers, les streptocoques, et la grande majorité des anaérobies.
Elles sont prescrites à leur posologie habituelle (2 à 4 mg/kg/j) pour une durée d’une semaine, à titre préventif.
En cas de retard de consultation, si le tableau de pasteurellose est évident (douleur, œdème inflammatoire), l’antibiotique est prescrit pendant 2 semaines.
L’utilisation de l’association amoxicilline – acide clavulanique (bonne activité sur les Pasteurella, pyogènes et anaérobies) est conseillée en cas d’intolérance aux cyclines et chez l’enfant.
Les pénicillines M, macrolides, synergistines et sulfamides sont d’efficacité variable.
Les nouvelles fluoroquinolones sont actives sur les Pasteurella, mais leur coût est un obstacle à une prescription élargie en ville, d’autant que leur efficacité n’est pas supérieure à celle à des cyclines.
En pratique, l’antibiothérapie est prescrite chez plus de la moitié des sujets mordus ou griffés.
■ Prévention antitétanique et antirabique
L’immunité antitétanique doit être systématiquement vérifiée.
■ La prophylaxie antirabique reste sous la responsabilité des centres antirabiques. Les recommandations actuelles figurent dans le tableau ci-contre.

PROPHYLAXIE ANTIRABIQUE : RECOMMANDATIONS EN CAS DE MORSURE
PAR ANIMAL (D’APRÈS P. ROLLIN ET P. SUREAU)

PROPHYLAXIE ANTIRABIQUE : RECOMMANDATIONS EN CAS DE MORSURE 
PAR ANIMAL (D’APRÈS P. ROLLIN ET P. SUREAU)
PROPHYLAXIE ANTIRABIQUE : RECOMMANDATIONS EN CAS DE MORSURE PAR ANIMAL (D’APRÈS P. ROLLIN ET P. SUREAU)