Virus de Marburg: C’est quoi ce nouveau virus détecté en Guinée réalisant fièvre hémorragique
Fièvre de Marburg Agent pathogène: Le virus Marburg a été isolé pour la première fois en 1967,simultanément en Allemagne et dans l’ex-Yougoslavie. Ladésignation de « Marburg » est empruntée à la ville allemande du même nom où le virus a été caractérisé pour la première fois. Cevirus zoonotique (transmis de l’animal à l’homme) appartient à lafamille des Filoviridae, les seuls virus à posséder une structure filiforme. L’enveloppe lipidique des particules virales entoure unecapside nucléique hélicoïdale qui renferme un brin unique deRNA négatif (environ 19100 bases). D’un diamètre de 80 nm etd’une longueur de jusqu’à 1400 nm, les filovirus sont les plusgrands des virus RNA connus. Il existe des virus de type Marburg en Ouganda, au Kenya occidental et probablement aussi au Zimbabwe. Une extension des zones d’endémie ne peut toutefois pas être exclue à l’avenir. En Europe, les premiers cas d’infection, contractés par contact avec des singes verts importés d’Ouganda, ont été documentés en 1967. 31 personnes ont été infectées à cette occasion, parmi lesquelles 7 sont décédées en l’espace de quelques semaines. Aucun nouveau cas n’a été signalé depuis en Europe. • En 1975, un voyageur qui s’était probablement infecté au Zimbabwe est tombé malade en Afrique du Sud. Avant de décéder il a infecté son compagnon de voyage et une infirmière qui ont cependant tous les deux survécu. • Au Kenya, deux cas d’infection ont été signalés en 1980 et un autre en 1987. • A Durba (Congo), des cas sont signalés depuis mars 1999. Les premières flambées d’épidémies ont touché les ouvriers des mines d’or et leurs proches. • En Angola, 374 personnes se sont infectées entre mars et décembre 2005. Transmission On ignore quel est le réservoir des virus Marburg et on n’en est encore qu’aux hypothèses concernant les voies de transmission. Les singes verts importés d’Ouganda constituent jusqu’ici le seul indice tangible. Les cas recensés jusqu’à présent ont été infectés soit par contact direct avec des personnes malades ou avec des singes, soit indirectement, par contact avec des liquides biologiques ou avec des objets contaminés, les filovirus pénétrant dans l’organisme par la peau et les muqueuses. L’ingestion de denrées alimentaires contaminées est également une voie de transmission éventuelle. La possibilité d’une transmission par aérosols n’a été pour l’instant confirmée qu’en laboratoire. Pathogénèse (symptomatologie) La période d’incubation (temps écoulé entre l’infection et l’apparition des premiers symptômes) est de 5 à 10 jours. Après la période d’incubation, la maladie débute par de la fièvre, des céphalées et des douleurs musculaires ainsi que des vomissements et des diarrhées le plus souvent aqueuses.Au bout d’une semaine, on observe un exanthème généralisé et les muqueuses buccales ont pris une teinte rouge. Les patients sont confus, cet état pouvant s’aggraver jusqu’au coma. Ils présentent des troubles sensoriels et moteurs. Les hémorragies du tractus gastro-intestinal sont également fréquentes. Diagnostic (mise en évidence)Les symptômes présentés par les personnes malades constituent un premier indice médical. Le diagnostic est confirmé soit par analyse immunologique, p. ex. au moyen du test ELISA (EnzymeLinked Immuno Sorbent Assay) ou par biologie moléculaire au moyen de la méthode de l’RT-PCR(reverse-transcription-polymerse chain reaction) en temps réel.La mise en évidence par microscopie électronique n’est possible que dans un laboratoire de sécurité de niveau 4. La structure filiforme des virus Marburg facilite leur identification. Etant donné que le dépistage précoce de la maladie est pratiquement impossible et que la confirmation diagnostique exige du temps, des flambées d’infections relativement importantes sont fréquentes.Le diagnostic du virus Marburg n’est pas pratiqué en Suisse pour le moment. Traitement On ne dispose ni de vaccins, ni de médicaments spécifiques contre les infections dues à des virus Marburg. De récentes expérimentations de vaccinations à base de capsides virales fabriquées artificiellement ont donné des résultats très prometteurs chez les rongeurs et chez les primates. La ribavirine, analogue antiviral de nucléoside, est administrée durant les premiers jours suivant l’infection, comme dans le cas des infections à virus Ebola. Cette vaccination connaît toute fois un succès très limité. Le traitement complémentaire consiste en soins intensifs généraux. Pour éviter une transmission du virus,le personnel soignant doit absolument prendre des mesuresd’autoprotection.