USAGE EXTRAHOSPITALIER DU PROTOXYDE D’AZOTE À VISÉE RÉCRÉATIVE

USAGE EXTRAHOSPITALIER DU PROTOXYDE D’AZOTE À VISÉE RÉCRÉATIVE


La consommation problématique récréative de protoxyde d’azote prend de l’ampleur au sein de la population adolescente et ses méfaits sont peu médiatisés et/ou banalisés, devenant
ainsi un enjeu de santé publique.

À forte dose, le protoxyde d’azote devient un anesthésique dissociatif. Il peut conduire à une hypoxie et même à une asphyxie engendrant une perte de conscience.

Une consommation chronique engendre une dépendance et se caractérise par une anémie mégaloblastique, une dysfonction du système reproducteur et une myéloneuropathie sensitivomotrice.

La symptomatologie est variable en intensité, avec une atteinte sensitive centripète avec des dysesthésies et un déficit du sens vibratoire.

Le protoxyde d’azote altère la vitamine B12 et engendre une augmentation de la concentration sanguine de l’homocystéine et de méthylmalonyl CoA.

La résonance magnétique de la moelle épinière
montre des anomalies dans la majorité des cas. Le traitement consiste habituellement en de hautes doses de vitamine B12.

Au vu du bon pronostic et du traitement peu compliqué, il s’avère essentiel de détecter rapidement l’impact du protoxyde d’azote sur la santé.

RÉFÉRENCES

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