Surgisphere. Cette entreprise américaine est celle par laquelle le scandale est arrivé, jetant le trouble sur le travail de la communauté scientifique en pleine pandémie de coronavirus. Surgisphere a, en effet, fourni et analysé les données sur lesquelles des chercheurs se sont appuyés pour évaluer l’efficacité des controversées chloroquine et hydroxychloroquine contre le Covid-19. Leurs travaux parus dans The Lancet ont eu un tel retentissement qu’ils ont eu des répercussions politiques, conduisant notamment l’Organisation mondiale de la santé à suspendre les essais sur ces médicaments.

Mais, bien vite, des scientifiques ont décelé des incohérences dans les chiffres et les statistiques de l’étude. Le refus de Surgisphere de donner accès à ses données a empêché toute évaluation indépendante des travaux et semé un peu plus le doute sur la fiabilité, voire l’existence de la base de données. Trois des quatre auteurs de l’étude ont fini par se rétracter. Et le mystère entourant cette entreprise demeure.

Un projet avorté d’humain augmenté
Surgisphere naît en 2008. Son fondateur, Sapan Desai, est alors en stage post-doctoral à l’université Duke, en Caroline du Nord. Sa petite entreprise commercialise des manuels – encore en vente sur Amazon – destinés aux étudiants en médecine. Certains commentaires élogieux sont signés d’internautes dont les noms ressemblent étrangement à ceux de médecins en exercice, qui s’en offusquent et obtiennent leur dépublication. Sapan Desai nie toute implication dans cette manipulation, révèle The Scientist*. Deux ans plus tard, Sapan Desai devient éditeur d’une revue médicale. En deux ans et demi, Surgisphere publiera dix numéros du Journal de radiologie chirurgicale.

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